Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/499

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aux représentants de la presse, il leur renouvelle les adjurations qu’il leur a déjà faites :

Permettez-moi de vous adresser une demande. Ce qui importe pour le triomphe d’une telle cause, c’est de la rendre populaire.

Aidez-moi donc à la faire connaître, vous qui m’avez entendu. Répétez les détails que je vous ai donnés.

Si vous avez une voix puissante, si vous disposez de quelqu’un de ces organes qui font et dirigent l’opinion, c’est à vous que j’ose plus spécialement adresser ma prière. Journalistes, quel est celui d’entre vous qui n’a pas, dans un ministère aussi délicat et aussi important que le vôtre, commis quelque faute qu’il ait besoin d’effacer ? A quelque opinion que vous apparteniez, car ici je m’adresse à tous sans distinction, à la seule condition qu’ils

    A la suite du congres antiesclavagiste de Paris, S. Ém. le cardinal Lavigerie a adressé à LL. MM. le roi et la reine de Hollande des lettres éloquentes dont l’importance n’a pas besoin d’être démontrée.
    Nous extrayons, de celle adressée à la reine, le passage suivant :
    « Ce sont surtout les femmes et les enfants qui sont les victimes des maux de l’esclavage. J’ose demander à Votre Majesté d’être leur avocate auprès de son auguste époux. Je lui demande d’associer à sa démarche sa fille bien-aimée, sur laquelle un tel acte de miséricorde ne peut manquer d’attirer, pour sa vie tout entière, les bénédictions du Ciel. Dieu nous promet de récompenser un simple verre d’eau froide donné en son nom. Que sera-ce d’avoir arrêté tant de torrents de sang et sauvé d’affreuses misères tant de pauvres créatures ! Or, le roi le peut s’il le veut, et il le voudra, je n’en doute pas, si Votre Majesté daigne le lui demander. »