Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/500

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aient l’amour de l’humanité, de la liberté, de la justice, la miséricorde dont vous userez en soutenant les pauvres noirs vous obtiendra un jour à vous-mêmes, auprès de la justice infinie, miséricorde et pardon.

Le cardinal Lavigerie relève les nouveaux devoirs qui incombent particulièrement à la France depuis que les puissances ont placé le Sahara et une partie du Soudan dans la sphère incontestée de son influence. Mais il avertit les impatients qui hic et nunc voudraient la suppression de l’esclavage africain. Ce serait là un remède aussi funeste que le mal qu’il s’agit de guérir. L’esclavage en Afrique est un facteur essentiel de l’état social actuel ; sa disparition immédiate provoquerait des ruines incalculables, un chaos immense. où rien ne survivrait.

« Pour le moment, il faut se contenter de combattre la traite ; c’est le grand fléau dont il faut délivrer l’Afrique ; le marchand d’esclaves, voilà le bourreau de millions d’hommes qu’il faut faire disparaître sans retard. Quant au reste, il convient d’attendre que le temps et l’action de l’Europe civilisatrice aient créé des éléments sociaux propres à être substitués à l’esclavage sans bouleversement.

« En terminant, le cardinal Lavigerie, présente en termes émus à l’auditoire son succes-