Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/58

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gomme, ils se livrent à la chasse des nègres comme à leur principal gagne-pain. Ils font généralement leurs razzias la nuit et ont envers les nègres une certaine humanité intéressée. Ils appellent les nègres : el mal, le capital ; c’est, en effet, un capital qu’il faut éviter de détériorer ; aussi quelle que soit l’opiniâtreté de la défense chez les Dinkas surpris par les traqueurs Baggâras, ceux-ci ne les blessent qu’à leur corps défendant. »

Le gouvernement égyptien, ajoute Bolognesi, mis en éveil par les profits qu’ils faisaient de la sorte, s’est mis à les chasser en lançant contre eux ses redoutables Chagié et les a forcés… à… partager ! Si les brigands étaient punis, le nègre ne s’en trouva pas mieux[1]. »

La domination égyptienne ne dépassait guère, à cette époque, Tchélayé, sur le fleuve Blanc ; Sir Samuel White Baker l’étendit plus tard jusqu’au delà de Gondokoro qui devint Ismaïlia.

Les derniers événements survenus dans le haut Nil ont fait retomber le pays entre les mains des Madhistes ; nous étudierons leurs conséquences lorsque nous nous occuperons du Soudan.

Giraud, avant d’être reçu, à la station d’Ien-

  1. Voyage au fleuve des Gazelles, Nil Blanc. Tour du Monde, 1882, 1er semestre, p. 385-409.