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dué, en 1884, par deux missionnaires de la London Miss. Society (qu’il avait l’année précédente accompagnés à leur départ de la côte), avait traversé « un village ruiné, au milieu de huttes effondrées, de débris de fourches à esclaves attestant qu’un négrier était passé par là. Ce négrier était Kabunda, un Arabe qui avait dévasté le pays[1]. »

« La traite des noirs s’exerçait sous les yeux des missionnaires, avec une impudence que la famine ne faisait qu’aviver. Cette traite était faite par les Fipas[2]. »

Une petite fille valait de deux à trois litres de grains ; une mère et son enfant quatre et cinq litres[3] !

On peut juger des bénéfices de Kabunda !

Sur le Biyerré, Stanley eut le spectacle de tout ce que la chasse à l’homme peut avoir de plus horrible. Les Arabes de Zanzibar envoient jusque là leurs émissaires. Une petite armée de chasseurs se met en campagne ; l’expédition dure un an, quelquefois deux. On traverse toute l’Afrique, traînant après soi sa proie et sur vingt-quatre mille captifs on en

  1. Iendué, station près de la rive méridionale du lac Tan ganyika, au nord du Tirengu.
  2. Op. cit.
  3. Le Fipa est sur la rive sud-est du Tanganyika.