Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

possède dans son armée des régiments entiers d’esclaves qui jouissent de certains privilèges, ce sont tous des Bambaras[1]. »

Les profits retirés du commerce des esclaves sont, comme nous rétablirons ailleurs, considérables.

Le roi des Bambas achète des esclaves afin d’en avoir toujours à sa disposition pour les sacrifices humains. Lorsqu’il a une forte fièvre, il en fait brûler vifs cinquante pour apaiser l’esprit du mal.

Barth[2] cite un marchand d’esclaves, Bokhari, ancien gouverneur à Khadidja, qui, déposé par son suzerain, dont il avait excité les soupçons, remplacé par son frère, accueilli par le gouverneur de Massèna, se mit à l’œuvre pour ressaisir le pouvoir. Bokhari s’empara de Benza-Ri, tua son frère, lutta contre des forces réunies du Haouassa[3], sema la désolation jusqu’aux portes de Kano, remporta la victoire et devint l’un des plus puissants négriers du Soudan.

« Si le Bornou, dit Barth, tire un bénéfice réel de sa position au centre du Soudan, il lui

  1. Exploration du Haut-Niger. Tour du Monde, 1883, 1er semestre, p. 113-208.
  2. Op. cit.
  3. Le Haouassa, centre de la domination des Peuhls ou Fellatas, villes principales : Sockotou (la Halle) et Kano.