Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/70

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femmes ne pouvant plus marcher, de véritables squelettes, horribles à voir dans leur entière nudité…

« Celui qui ne connaît pas le chemin de Bornon n’a qu’à suivre les ossements dispersés à gauche et à droite de la voie et provenant des squelettes des nègres morts en route pour Kouka, par suite des privations et des tortures de toute sorte. »

Barth explore les bords du lac Tchad et continue ainsi son journal :

« Parti de bonne heure, je me réjouissais de la perspective qui allait s’offrir à mes yeux. Je rencontrai beaucoup d’esclaves, allant couper de l’herbe pour les chevaux…… Franchissant une eau plus profonde remplie de grandes herbes, nous gagnâmes une autre crique, où j’aperçus de petits bateaux plats, d’environ quatre mètres le longueur, faits de bois léger de fogo et manœuvrés par deux hommes qui s’éloignèrent dès qu’ils nous aperçurent. »

« C’étaient des Bouddoumas ou Yedimas en quête de proie humaine…

Au Cama, comme à très peu d’exceptions près dans tous les pays de l’Afrique Équatoriale, on considère les femmes comme une propriété lucrative que l’on paye assez cher et dont il faut tirer le plus de revenu possible. La