Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/79

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zarre, dans lequel le crâne et les os du feu roi sont définitivement enfermés et scellés[1]. »

Plus de trois mille victimes ont arrosé de leur sang le tombeau du roi Ghézo.

Le 11 juin 1860, un missionnaire protestant, invité à se rendre de Whydah à Abomey, rencontra sur son chemin un homme qui se dirigeait sur la première de ces villes. Il était porté dans un palanquin et préservé du soleil par un vaste parasol. Il était bien vêtu, en marin dahoméen ; arrivé à Whydah, il devait être précipité dans la mer, en même temps que les deux gardiens des portes du port, afin d’être prêts à ouvrir ces portes à l’esprit de Ghézo, quand il lui plairait de prendre un bain dans l’Océan.

Le 16 juin, le missionnaire, exact au rendez-vous obligé[2], était assis avec d’autres personnages européens[3] auprès du roi, qui, leur montrant un homme aux mains liées et à la bouche bâillonnée, dit que c’était un messager qui allait porter de ses nouvelles à Ghézo.

  1. Dix-huit mois après.
  2. Les rois Dahoméens ont toujours tenu expressément à avoir des Européens comme témoins de ces atrocités. Leur invitation équivalait à un ordre formel.
  3. Parmi lesquels M. Lartigue, agent de la maison marseillaise Régis et Cie, qui vit tomber plus de 500 têtes, les 30 et 31 juillet.