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L’infortuné fut, en effet, immolé sur la tombe du feu roi. Une heure après, Bahadou fit trancher la tête à quatre captifs ayant mission d’annoncer à son père les préparatifs des fêtes commandées pour honorer sa mémoire.

Le 17, Bahadou prévint le peuple, au son du gong, du commencement prochain des « Grandes Coutumes ». Cette lugubre fête débuta, le 22, par le massacre, dans le propre palais du roi, de cent hommes et d’autant de femmes. Le roi sortit au bruit de la mousqueterie, quatre-vingt-dix officiers et cent vingt princes ou princesses le saluèrent et lui offrirent chacun de deux à quatre esclaves destinés à être sacrifiés en l’honneur de Ghézo.

« Deux ou trois résidents portugais les imitèrent. Ils présentèrent, si je suis bien informé, ajoute le missionnaire protestant, une vingtaine d’hommes… »

Le 1er août, Bahadou procéda aux funérailles de son père. On ensevelit encore soixante hommes dans le sépulcre royal… Au moment où Bahadou revint devant la porte, on tira de nombreux coups de fusils et cinquante esclaves furent immolés.

La suite des sanglantes cérémonies eut lieu le 12 octobre.

« … A peine de retour à Abomey, continue