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tionnaires de sa suite[1]. Quel rôle pour un Européen ! pour un Français ! Il ne put cependant se soustraire à la visite des cadavres faite en grande cérémonie.

« Le sang, dit M. Bayol, était répandu en si grande abondance, que j’en avais jusqu’à la cheville ! »

Le roi Belianzin, successeur et fils de Gléglé, a de bons guerriers et une garde de cinq mille amazones.

Au combat d’Atchoupa elles donnèrent avec la même furie qu’au combat du 4 mars, à Kotonou, où elles se firent tuer sur les palanques du fortin Comperat. Ces femmes, ivres de gin, montrent un acharnement incroyable et sont vraiment de redoutables adversaires, dont les capitaines Arnoux, Ferez, Pansier, les lieutenants Lagaspie, Ganaye et Szymansky eurent cependant raison.

La France à qui fut réservée, il y a soixante ans, la noble mission de débarrasser l’Afrique Septentrionale des forbans Algériens, aura-t-elle, en 1890, la tâche non moins glorieuse et honorable de purger l’Afrique Occidentale de pareils monstres, dont le pouvoir comme celui des Corsaires Barbaresques n’a que trop duré

  1. MM. Angat, son secrétaire, et Béroud, interprète.