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pour la honte de l’humanité ? Nous l’espérons de tout cœur : ce sera une superbe page de plus pour notre histoire nationale.

Depuis longtemps la France revendiquait Kotonou qui lui devenait de plus en plus nécessaire pour sa colonie de Porto-Novo. Le souverain Dahoméen avait toujours refusé de tenir parole et niait les traités des 19 mai 1868 et 19 avril 1878.

En 1889, on avait essayé, mais vainement, de s’établir à Kotonou. M. de Beckmann avait vu fermer, aussitôt son projet connu, toutes les factoreries du Dahomey. Méprisant le protectorat de la France, le Dahomey envahit le royaume de Porto-Novo, détruit les récoltes, tue, pille, dévaste, ruine.

Le roi Toffa, de Porto-Novo, passa sur la lagune avec sa cour ; les soldats français se fortifièrent, sans prendre l’offensive.

Au mois d’octobre, arrivait le docteur Bayol, avec pleins pouvoirs ; il se rendit près du roi de Dahomey, porteur de riches présents. Il espérait traiter ; ce lui fut impossible. Toutes les fois qu’il abordait la question de Kotonou, le prince s’excusait, disant qu’il était retenu ou rappelé près de son père malade.

Le vieux tyran mourut, le prince Kondo devenu le roi Béhanzin prit les rênes du gouver-