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infâme trafic de chair et de sang, y ajoutant tous les vices, toutes les grossièretés, tous les manques de foi, toutes les vilenies, toutes les scélératesses.

« Il est doux de quitter ces incarnations de la perversité humaine pour le calme des solitudes voisines » [1].

Le lieutenant Vallière indique comment opèrent les Diulas :

« Les uns partent de nos escales du Haut-Sénégal ou de la Gambie avec de la guinée[2] pour se rendre dans le Kingui, vers Nioro[3] ; là, ils achètent, aux Maures, le sel du Sahara. Dans les moments d’abondance, ils obtiennent trois bafals de sel pour deux pièces de guinée[4]. Ils montent ensuite par Kita[5] et Niagassola[6] vers les marchés du Haut-Niger ; en général, ils s’arrêtent à Kéniéra[7], le point le mieux alimenté de captifs ; il paraît que l’on y rencontre, dans les périodes de guerre, plu-

  1. Op. cit.
  2. Pièce d’étoffe.
  3. Au nord de la Kaarta.
  4. Le Bafal, ou barre de sel, pèse environ 15 kilogrammes.
  5. Poste français, au nord de la rivière Bakkoy, affluent du Baoulé, qui se jette dans le Bafing ou Sénégal.
  6. Au sud-est de Kita.
  7. Au sud-est de Niagassola, non loin de la rive droite du Niger.