Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 85 —

ensuite sur le Haut-Niger, derrière Tirobo.

« Les premiers marchés du Sankaran, actuellement bondés des victimes du farouche Samory, terrible chef de bande, qui vient de dévaster le Baleya et le Diouno, donnent les mêmes bénéfices que ceux que nous avons indiqués pour Kéniéra[1]. »

Le capitaine Binger, rentré en France à la fin de l’année 1889, après son voyage d’exploration du Niger au golfe de Guinée, obtint, de Samory, l’autorisation de traverser ses États. À ce moment, Samory assiégeait Sikaso, capitale du Tiéba. Après un siège de plus d’un an, Samory dut se retirer sans autre résultat que la perte d’une quantité considérable de ses sujets, morts de fatigue, de faim, de leurs blessures, ou vendus par leur souverain pour lui permettre de se procurer des chevaux.

« Dans le Haut-Nil, dit Schweinfurth, les instigateurs, les complices et les bénéficiaires de cet odieux commerce, sont les Djellabas, marchands d’esclaves parvenus à s’établir dans chaque canton, où, sans danger, ils ont tout le profit de la peine des autres. Ils tiennent des cotonnades, du savon, des coiffures, brocantent des armes à feu, vendent des miroirs et des

  1. Op. cit.