Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/114

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Qui flottent sur la mer comme des citadelles
Et savent comme on lutte avec les infidèles.
Aux lions rugissants du Taurus éperdu
Le lion de saint Marc a souvent répondu ;
Et, la nuit et le jour, d’épouvante saisie,
L’Afrique en tressaillant crie à sa sœur l’Asie :
« Veillons, moi dans mon sable, et toi sur tes brisants ;
« Car voici les Génois, et voilà les Pisans ! »

l’espagne.

Sur mes âpres Sierras dans le ciel découpées,
Je vois mes hidalgos aiguiser leurs épées.
Contre les Sarrasins vont-ils marcher aussi ?
N’est-ce donc point assez de les combattre ici ?

Ô monde, prête Et la mort


LE VIEUX DE LA MONTAGNE.

Au sommet du Liban, mont des visionnaires,
Se bercent trois nopals aux rameaux centenaires.
Sur leurs fûts sont gravés trois versets du Koran.
À leur ombre qu’on voit verdir deux fois par an,
Le vieillard des rochers, les deux jambes croisées,
Rêve sur son divan fait d’herbes entassées.
Dans ses doigts amaigris il tient un chapelet,
Et d’instant en instant il murmure un couplet