Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/120

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Voyez si mes vautours y sont tous rassemblés ;
Ou, sur les bords du Nil arrêtant vos chamelles,
Le soir, quand vous trairez le lait de leurs mamelles,
Voyez si mes émirs chaussent leurs éperons.

les chameliers.

Nous verrons ce qu’ils font et nous te le dirons.

le vieillard.

Ô rochers d’Ispahan, berceau des nobles races
Qu’Allah, sultan du ciel, enrichit de ses grâces,
Dans les antres creusés par le temps dans vos flancs,
Les djinns aiguisent-ils leurs dards étincelants ?
Harah, dont le granit conserve encor la brèche
Où l’arc d’Allah se fit du prophète une flèche,
La goule a-t-elle soif au bord de son étang ?

les rochers.

Les dards des djinns sont prêts. La goule a soif de sang.

le vieillard.

Ô pâtres du Taurus qu’on voit de roche en roche
Des nocturnes chacals vous signaler l’approche,
Les archers de Garoun, les frondeurs de Khellis
Ont-ils leur fronde armée et leurs carquois remplis ?