Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/122

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« Qui transforme le fer et le change en acier.
« Il faut les vents aux lacs, l’éperon au coursier,
« Et par le mal souvent le bien fait son ouvrage.
« Sans le couteau le cep est stérile, et l’orage,
« Autant que le soleil, féconde le sillon.
« À l’homme le combat et la faim au lion ! »

EtÀ ces mots il se lève et lentement regagne,
À travers les sentiers obscurs de la montagne,
Courbé sur son bâton, morne et presque irrité,
La tour où son esprit hante l’immensité.
Il va, le front pensif, et par moments s’arrête
Regardant s’aiguiser dans l’ombre quelque crête
Dont l’aigle voyageur se fait un reposoir
Quand au soleil, son frère, il dit adieu, le soir,
Ou, muet, écoutant le vague et doux susurre
D’une source qui sort, comme d’une blessure,
Du flanc d’un rocher noir et d’arbres hérissé.
Puis il reprend sa marche et d’un pas plus pressé.
Dans le ciel, par endroits, une étoile s’allume
Ou file, comme si quelque invisible enclume
Faisait, sous un marteau dont nul n’entend le bruit,
Jaillir une étincelle aux plaines de la nuit.
À cette lueur vague et sinistre, il chemine
Et son esprit, rempli de ténèbres, rumine