Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/136

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le mont bezetha.

Mes frères, vous avez des pentes escarpées
Où ne peuvent monter les lames des épées.
J’ai, pour vous protéger, mes créneaux et mes tours.
Eh ! les aigles qu’ont-ils à craindre des vautours ?

le calvaire.

Frères, ne craignez rien. C’est moi qui vous l’enseigne,
Moi qui, depuis le jour de la croix, encor saigne.
Laissez les fils du Christ dans vos remparts entrer.
Du joug de Mahomet ils vont nous délivrer.

mamré.

À l’ombre des dattiers, mes fileuses magiques
Murmurent, nuit et jour, leurs formules tragiques,
Et vident leurs fuseaux le long des grands chemins.

le poëte.

Mais le fil bien souvent se casse dans leurs mains.

bethbésar.

Des vengeances du Ciel implacables ministres,
Mes tisserands, penchés sur leurs métiers sinistres
Des malédictions vont tissant le linceul.