Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/143

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Il faut que ce Tobie, atteint de cécité,
Grâce à l’Ιχθυς chrétien, retrouve la clarté.
Or voici que l’Europe à l’Asie attardée
Laisse entrevoir déjà le fanal de l’idée.
Ses guerriers de mon sol disparaîtront demain ;
Mais leurs fils apprendront à braver le chemin
De l’Indus et du Gange et des rives cachées
Que les marins d’Argo si longtemps ont cherchées :
Inde où règne Brahma, Chine où Bouddha plus fort
Des castes à jamais rompit l’infâme accord,
Archipels, continents, îles, débris de mondes
Que l’énorme Océan voit flotter sur ses ondes
Et dont ses noirs typhons sans cesse font le tour,
Mais où la vérité doit jeter l’ancre un jour.
Qui sait ? d’autres plus tard, de la mer des Atlantes
Enfermant les moussons dans leurs voiles trop lentes,
D’un nouvel horizon exploreront le champ.
Sur ces bords inconnus où le soleil couchant
Dore d’un autre jour l’autre face du globe,
Eux, de la croix du Christ feront éclater l’aube.
Ainsi doit s’accomplir, au bout des temps prescrits,
Par l’union des cœurs l’unité des esprits,
Et, la rédemption achevant son mystère,
Le royaume de Dieu se fonder sur la terre.