Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/151

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Je sonde tour à tour vos gouffres redoutés.
L’intelligence humaine a cependant ses bornes.
Au livre du Seigneur il est des pages mornes
Dont l’œil d’aucun mortel, avant les temps venus,
Ne saura déchiffrer les signes inconnus.
Car le conseil de Dieu se tient à portes closes,
Et l’aube par degrés se fera pour les choses.
Et l’homme, en son orgueil adresserait en vain
Le Pourquoi du néant au Parce que divin.

pax.

Poëte, que vois-tu par l’œil de ta pensée ?
Enfin, la terre au ciel est-elle fiancée ?
Poëte, que vois-tu ? Chantre à l’œil clairvoyant,
L’homme va-t-il sortir des langes du néant ?
Ô disciple rêveur des hêtres et des chênes,
Sur l’enclume de Dieu va-t-il briser ses chaînes ?
Dans le vase où sa bouche a puisé tant de fiel,
Enfin l’amour vient-il verser un peu de miel ?

le poëte.

Ils sont passés les jours de haine et de colère.
Devant l’humanité s’ouvre une nouvelle ère.
Le glaive a pour jamais émoussé son tranchant.
Les lèvres des clairons ont oublié leur chant.