Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/160

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Pour se constituer dans sa vaste unité,
Et pour voir s’accomplir la parole prédite.
Plus de race opprimée ou de caste maudite.
Les uns avaient le jour, et les autres, la nuit,
Seigneur, et c’est pour tous que votre soleil luit.
De progrès en progrès, de conquête en conquête,
Ainsi voilà qu’enfin l’humanité s’est faite.
Votre règne est venu, votre règne infini.
Que votre nom, Seigneur, à jamais soit béni !
Et vous, enfants d’Adam, héritiers de sa chute,
Voici venir aussi le terme de la lutte,
Jour de victoire après les jours des grands combats,
Que vos vœux appelaient, mais qu’ils n’attendaient pas.
Oh ! l’on pourrait compter, plutôt que vos épreuves,
Les sables des déserts, les gouttes d’eau des fleuves,
Les globes étoilés qui roulent dans la nuit,
Et les flots de la mer, ce gouffre obscur de bruit.
Mais votre cœur reprend sa candeur primitive
Et revêt tout l’éclat de sa blancheur native.
Un idéal plus pur brille à vos yeux sereins,
Les haillons du péché sont tombés de vos reins.
Car le Seigneur a fait rentrer sa créature
Dans la sérénité de la douce nature.
De la glèbe du mal affranchis désormais,
Vous pouvez aspirer à de plus hauts sommets.