Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/161

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N’ayant plus l’âme au joug des haines asservie,
Vous pouvez marcher fiers et libres dans la vie,
Sans vous dire, en pleurant sur vos rêves détruits,
Que les fleurs quelquefois valent mieux que les fruits.
La clarté du vrai jour remplit votre paupière.
Comme le diamant dans sa gaîne de pierre,
Le seul amour du bien habite votre cœur,
D’où le mal disparaît et le doute moqueur.
Votre esprit, rayonnant d’une splendeur auguste,
N’a plus soif que du vrai, n’a plus faim que du juste.
De l’erreur vous savez tous les pièges secrets,
Et déjà votre oreille écoute de plus près
Ces hymnes composés de versets de lumière
Que la terre entendit à son heure première
Et ces cantiques faits de strophes de clartés,
Étoiles de la nuit, que dans l’air vous chantez
Quand l’azur infini vous laisse dans l’espace
Entrevoir le profil de l’Éternel qui passe.

LaLa grande paix est faite, et partout règne enfin
La sainte égalité qui n’aura pas de fin.
Vieux temples des abus, vieilles lois lézardées,
Vous tombez en ruine au souffle des idées.
Plus de princes, bergers qui mangent leurs moutons,
De sceptre ni de crosse, avatars de bâtons,