Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/170

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Un autre homme-taureau pour ses autels déserts.
En vain Tyr admet Bâl parmi ses dieux divers
Et, voulant célébrer un jour sa bienvenue,
Lui donne pour épouse Astarté la Cornue.
Car Babylone est morte, et Tyr est effacé,
Et Carthage n’est plus qu’un nom dans le passé.

les scythes.

Nous, de qui les aïeux, du Tanaïs au Gange,
De leurs chars voyageurs promenaient la phalange,
Et poussaient quelquefois leur roulante cité
À travers les rochers du Caucase irrité ;
Nous qui, ne respirant que luttes et batailles,
Récoltions, en chantant, nos sanglantes semailles,
Et dont les noirs chevaux, formidable escadron,
Mêlaient leurs cris de joie aux hymnes du clairon ;
Nous n’avions point de temple, et l’on n’y songeait guère ;
Car il n’était pour nous qu’un dieu, c’était la guerre,
Le seul dieu que jamais nos pères aient connu.
Son symbole visible était un glaive nu.
Mais du Christ désormais le monde entier relève,
Et la croix de la paix a remplacé le glaive.

les grecs.

Tous nos temples obscurs étaient peuplés de dieux,