Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/171

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Et leur chef était Zeus, le mythe radieux,
Le fils puissant de Rhée, engendré par Saturne.
Au fond d’une caverne obscure et taciturne,
Surpris qu’un dieu pût naître en un pareil séjour,
L’Ida, mont créateur, le vit venir au jour.
Il trouva dans la chèvre Amalthée une mère.
Des colombes, ainsi que dit le vieil Homère,
Versèrent l’ambroisie à ses lèvres d’enfant.
Les Grâces entouraient son berceau triomphant
Et les rayons vermeils dont l’aube se colore.
Puis on vit Jupiter du faible enfant éclore
Superbe, comme il sied au maître des humains,
Portant les lourds carreaux de la foudre en ses mains.
Maître de l’univers, formidable, terrible,
Il passait, chaque nuit, les astres dans son crible,
Il rivait Prométhée au flanc d’un rocher nu,
Et plongeait les Titans au Tartare inconnu.
Fronçait-il le sourcil parfois dans sa colère,
Le globe tressaillait sur son axe polaire,
L’Océan frémissait, et Neptune, en grondant,
En vain sur ses coursiers fatiguait son trident.
Pourtant il s’amusait beaucoup. Par intervalles
À Junon, son épouse, il donnait pour rivales
Latone, Io, Léda, courtisanes du ciel,
Et Ganymède était son page officiel.