Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/172

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Il buvait le nectar et mangeait l’ambroisie,
Apollon lui disant quelque chanson choisie
Et Vénus complétant le luth aux doux accords
Par le rhythme vivant des poses de son corps.
Son trône s’élevait au sommet de l’Olympe,
Rocher depuis longtemps désert et morne, où grimpe,
Lorsque avril en verdit les flancs âpres et nus,
Le pâtre seul avec ses compagnons cornus.
Et nous rougissons tous, ô Dieu juste et sévère !
À comparer au Christ cloué sur son Calvaire
Notre Zeus d’autrefois, mythe du vice impur,
Sur son mont couronné de rayons et d’azur.

les scandinaves.

Notre dieu n’était pas d’une race plus pure.
Il s’appelait Odin, fils de Bor, fils de Bure.
Il avait, disait-on, fait du corps d’un géant
Le monde, et suscité les hommes du néant.
Des sommets de l’Asgard il dominait la terre
Et l’éclairait des feux de son œil solitaire.
Son nom, multiplié par cent quinze surnoms,
Remplissait tous les lieux dont nous nous souvenons.
Le loup le connaissait, et l’aigle dans son aire.
Il tenait dans sa main le marteau du tonnerre,
Et, souverain du monde, il faisait ses trépieds