Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/181

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De la voix des forêts et des soupirs du vent
L’hymne que la nature adresse au Dieu vivant,
Hosanna qui répond à ce cantique immense
Que l’aube chaque jour dans l’air bleu recommence
Ou dont les astres d’or, dans l’ombre épanouis,
Font le concert sublime et visible des nuits.
Car, puisque l’homme, après tant de siècles de lutte,
S’est senti, grâce à Dieu, relever de sa chute,
La terre aussi devait, fière de sa beauté,
Revêtir le manteau de sa virginité.

EtOr, de ce cadre plein d’une lumière sainte
Comme je contemplais la radieuse enceinte,
Je vis, sous les rameaux de deux larges palmiers
Qu’égayaient de leur vol colombes et ramiers,
Deux beaux groupes assis, qui, dans l’herbe et la mousse,
Respiraient la fraîcheur de l’ombre calme et douce.
Et c’étaient des vieillards et c’étaient des enfants.
Et les enfants jouaient, heureux et triomphants.
On les eût pris, à voir leurs yeux pleins d’étincelles,
Pour des anges du ciel, s’ils avaient eu des ailes,
Et sur leur front candide et vermeil s’annonçait
L’esprit de l’homme juste et fier qui commençait.
Plus calmes, les vieillards, qu’un même cœur rassemble,
Souriaient aux enfants, ou devisaient ensemble,