Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/185

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Car c’est un glaive. L’homme au cœur presque interdit
Le prend et, Rapprochant des vieillards, il leur dit :
« Qui sait à quoi servit autrefois cette lame ?
« À coup sûr, ce n’est pas un soc, je le proclame. »
Les vieillards, regardant le glaive tour à tour,
De leur groupe étonné lui font faire le tour,
Et pas un seul d’entre eux, pas même le plus sage,
De l’acier belliqueux ne devine l’usage.
L’arme jusqu’à trois fois suit le même chemin.
Mais, comme elle voyage ainsi de main en main,
Tantôt la pointe en l’air et tantôt la poignée, —
Voyant la croix, d’un flot de lumière baignée,
Un enfant, inspiré d’une sainte ferveur,
S’écrie : « Oh ! regardez ! C’est la croix du Sauveur ! »
— « En vérité, c’est elle ! » exclament tous ensemble.
Puis un des vieillards prend avec sa main qui tremble
Le vieux glaive, symbole enfin transfiguré,
Et plante dans le sol le signe vénéré.
Parmi l’herbe et les fleurs où le soleil ruisselle,
Couverte de rayons, la croix sainte étincelle,
Et tous, vieillards, enfants, en tombant à genoux,
Disent : « Que le Seigneur soit et reste avec nous ! »

EtProsternez devant Dieu votre cœur et votre âme,
Laissez monter au ciel vos prières de flamme ;