Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/186

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Car voici qu’Adam vient, père du genre humain.
Il s’avance tenant une palme à la main.
Son visage, éclairé d’une sainte lumière
A repris tout l’éclat de sa beauté première,
Et de tout son passé, larmes, deuils et regrets,
Rien n’altère le calme auguste de ses traits.
Tout resplendit en lui. Tout rayonne dans Ève.
Leur Caïn pardonné semble sortir d’un rêve,
En s’appuyant au bras d’Abel qui le conduit.
Et toute la famille humaine qui les suit,
Vaste rameau du tronc des peuples et des races
Dont Dieu seul sur la terre a pu suivre les traces
Et qu’il a vus passer, c’est-à-dire souffrir,
Attend l’heure où l’Éden consente à se rouvrir.

EtÀ mesure qu’Adam, toujours serein et calme,
S’avance, en élevant vers le ciel bleu sa palme,
Ô miracle suprême ! il voit du Paradis
La porte s’ébranler sur ses vieux gonds maudits,
Puis s’ouvrir toute large, — et, vision étrange,
Du seuil longtemps fermé voilà s’écarter l’ange,
Qui dit, posant le pied sur son glaive de feu :
« Soyez les bienvenus dans la maison de Dieu ! »

EtMais, avant de rentrer dans sa sainte patrie,