Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/23

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bethléem.

Je vois monter au ciel une étoile inconnue.
L’homme, depuis le jour de la création,
N’a pas vu resplendir de constellation
Plus brillante parmi les lumières sans nombre
Dont l’ange de la nuit jonche les champs de l’ombre,
Chemin de perles d’or, sables de diamant
Que le pied du Seigneur foule au bleu firmament.

le poète.

Écoute, ô Bethléem ! Qu’entends-tu dans la nue ?

bethléem.

J’entends venir du ciel une voix inconnue.
Ni l’oiseau printanier qui, dans les bois ombreux,
Égrène au vent des nuits ses rhythmes amoureux,
Ni les psaumes, tissus de strophes merveilleuses,
Qu’entonne au soir le chœur de mes brunes veilleuses,
Ni les chants que mes luths soupirent quelquefois,
Ô poëte, ne sont plus doux que cette voix.

chœur des anges.

Ô monde, prête-nous l’oreille ; car nous sommes
Ô monde, prêteToute la vérité.