Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/25

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Ni que le ciel fit luire aux humbles, ses élus,
L’aube qu’on attendait, mais qu’on n’espérait plus.
C’est le roi du salut, bergers, qui vient de naître,
Et c’est vous qui deviez avant tous le connaître,
Vous, premiers courtisans de cette royauté
Qui vient reconquérir l’homme à l’éternité.
Il a pris pour palais une étable de chaume.
Or, les faibles étant les forts de son royaume,
Entrez au sanctuaire obscur, mais fortuné,
Où le promis des temps, le Sauveur nouveau-né,
Vagit dans le berceau qu’il s’est fait d’une crèche,
N’ayant pour oreiller qu’un peu de paille fraîche ;
Car le vagissement de cet enfant vermeil
Réveillera le monde entier de son sommeil.
Tous les morts l’entendront dans leur sépulcre sombre,
Et les vivants plus morts que les hôtes de l’ombre.
Sur leurs trônes sanglants les rois l’écouteront,
Et les autels usés des faux dieux trembleront.

LeCe que les voix d’en haut vous ont dit, fils des chaumes,
Les royaumes le vont redisant aux royaumes.
Les étoiles du ciel le savent. Les déserts
L’apprennent aux vautours qui traversent les airs.
La fleur des champs en parle aux fleurs des hautes cimes.
L’Océan réjoui l’entend dans ses abîmes,