Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/32

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Elle allait tâtonnant sans trouver son chemin ;
Et, l’oreille fermée à toute prophétie,
Nul ne se demandait quand le jour du Messie
S’allumerait aux cieux, dans mille ans ou demain.

Ô monde, prête Et la mort

Dans la foule des dieux dont l’Olympe s’encombre
L’homme ne voyait plus rayonner ta grande ombre
Ni ton nom, ce soleil vivant qui resplendit.
Il ne respirait plus que le doute et les haines,
À la glèbe du mal rivé par mille chaînes,
Ainsi que Prométhée au Caucase maudit.

Ô monde, prête Et la mort

L’éternité pour lui n’était qu’un mot sonore,
Qu’un sommeil sans réveil, qu’une nuit sans aurore ;
L’âme, rien qu’un démon fait pour servir les sens.
Et dans les cœurs, pareils aux landes infertiles,
Tous les vices grouillaient, ces sinistres reptiles,
Toutes les passions, ces monstres rugissants.

Ô monde, prête Et la mort

La nef des nations allait à la dérive,
Comme un vaisseau perdu qui cherche en vain la rive
Où le phare sauveur doit lui montrer le port.
Du Sinaï muet les échos centenaires