Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/40

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le poëte.

Aigles, que Garizim voit, sur ses larges faîtes,
Tout joyeux accourir au souffle des tempêtes
Et vous jouer avec les flammes de l’éclair,
Pourquoi reculez-vous au plus profond de l’air ?

les aigles.

Nous avons sur la croix, — spectacle qui nous navre, —
Vu le Sauveur cloué, pâle comme un cadavre,
Priant pour ses bourreaux et les deux bras ouverts
Comme s’il y voulait serrer tout l’univers.
On dirait que déjà l’homme se transfigure.
Une lueur céleste éclaire sa figure.
Son sang est un manteau de pourpre, puis encor
Les dards de sa couronne ont l’air de rayons d’or.

le poëte.

Ô cèdres du Liban, dont les cimes sacrées
Jettent vers l’Orient vos ombres vénérées,
Écoutez ! écoutez ! Ne l’entendez-vous pas
Ce sanglot ou ce cri qui s’élève là-bas ?

les cèdres.

Un souffle d’épouvante et d’horreur nous effleure,
Et nous ne savons pas pourquoi, devançant l’heure,