Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/43

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xx« Il est mort ! Il est mort ! » répond tout ce qui souffre.
« Nous étions dans la nuit, nous marchions vers le gouffre.
« Mais nos péchés le Christ les a tous expiés.
« Et voilà qu’il nous quitte avec nos espérances.
« Comme hier, nous faut-il aux ronces des souffrances
« Ensanglanter nos cœurs et déchirer nos pieds ? »

Pour les troubler ainsi da

le poëte.

Non, le Christ n’est pas mort ; car le Christ est la vie.
Il est la vérité que l’homme crucifie.
Le temple de son corps que vous croyez détruit,
Vous verrez dans trois jours qu’il l’aura reconstruit.
Non, le Christ n’est pas mort sur cette croix qui saigne.
Son verbe est éternel ainsi que l’est son règne.
Sa parole vivante à jamais restera
La fontaine où la soif des cœurs s’abreuvera.
Non, le Christ n’est pas mort. — À l’heure où le soir tombe,
Enfermez sa dépouille humaine dans la tombe ;
Scellez, comme sur ceux qui pour toujours s’en vont,
De grands blocs de granit son sépulcre profond ;
Des soldats apostés de peur qu’on ne l’enlève,
Devant son noir caveau faites veiller le glaive, —
Quand, du troisième jour, ainsi qu’il l’a prédit,
L’aube se lèvera sur le Temple interdit,