Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/44

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Le sanhédrin, debout devant la crypte ouverte,
En vain le cherchera dans sa tombe déserte.
Il en sera sorti, vivant et radieux,
Pour retourner, vainqueur de la mort, dans les cieux.

Pour les troubler ainsi da

LA RENCONTRE DE DEUX REMORDS.xxxxxxxxxxxx


Voici la nuit dans l’ombre allumer ses étoiles.
Les tentes du désert ont déployé leurs toiles,
Et près de ses chameaux, marcheurs aux pieds calleux,
Le voyageur étend ses membres anguleux ;
Car il ne comprend rien aux lugubres murmures
Que le palmier lui jette avec ses dattes mûres.
À travers le silence il entend seulement
Quelque lion rugir de moment en moment,
Mais rugir de terreur plutôt que de colère,
À l’horizon lointain qu’un peu de lune éclaire.
Puis le désert s’endort ; car il est innocent,
N’ayant pas, ô Seigneur, mis sa lèvre à ton sang.
Pendant qu’ainsi, couché dans son manteau de sable,
Il sommeille, rêvant son rêve insaisissable, —
Le peuple meurtrier sur son chevet aussi
Se couche, mais troublé d’un sinistre souci.
Car l’on entend des voix gémir dans les ténèbres.
Pilate croit ouïr partout des cris funèbres,