Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M’expliquant tour à tour, contemplateur des choses,
Les causes par l’effet et l’effet par les causes,
Et partout je rencontre, en haut ainsi qu’en bas,
La forte main de Dieu que l’homme ne voit pas.

NiQuatre cents ans j’ai vu, dans ce laboratoire,
Atelier ténébreux où travaille l’histoire,
Ce que sa main écrit de drames effrayants
Et de combien d’orgueils elle fait nos néants.
Ô poëte, je sais par quel détour oblique
Rome empire sortit de Rome république,
Et comment, le bandit complétant le larron,
Un Auguste toujours finit dans un Néron
Après avoir passé par Tibère et par Claude ;
Car le premier chaînon du crime c’est la fraude.
J’ai suivi pas à pas tous ces monstres divers
Que Rome, l’éternel effroi de l’univers,
Vit, sinistre témoin de leurs ignominies,
Du trône des Césars tomber aux gémonies,
Spectres impériaux dont les temps à venir
Recueilleront avec horreur le souvenir,
Étonnés qu’au berceau de ces loups sanguinaires
Le Seigneur n’ait pas fait éclater ses tonnerres.
J’ai, vieux contemporain des générations,
Tour à tour parcouru toutes les nations