Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/72

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Ni vos pas retentir, cavaliers, fantassins,
Ni mugir vos clairons, ni râler vos buccins,
Ni vos béliers briser les portes de l’empire,
Ni l’effroi palpiter dans tout cœur qui respire.
Car Rome chante aussi, la bacchante, laissant
Se mêler par endroits quelque strophe de sang,
Âpre assaisonnement de sa gaîté farouche,
À l’hymne des festins que fredonne sa bouche,
Pendant qu’à flots vermeils on fait couler le vin
Des amphores d’Anxur dans les coupes d’or fin.

dans un triclinium.

« Nous aimons à voir, brunes filles des Gaules,
« Nous aimons à voir, blondes filles du Rhin,
« Vos cheveux flotter sur vos blanches épaules
« Et vos cœurs s’ouvrir à l’amour souverain.

Ô monde, prête Et la mort

« Nous aimons à voir, quand les coupes cyniques
« Ont versé les flots du falerne écumant,
« Frissonner vos seins sous vos blanches tuniques
« Et vos corps se tordre aux baisers d’un amant.

Ô monde, prête Et la mort

« Nous aimons sentir, ô suprêmes délices !
« Se pâmer nos yeux pris d’un charme vainqueur ;