Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/73

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« Car vos bouches sont, ô beautés, les calices
« Où l’on boit l’amour, ce falerne du cœur.

Ô monde, prête Et la mort

« Par les dieux, laissons aux chrétiennes moroses
« Les refus glacés, le dédain des Amours.
« C’est pour nous qu’ils font, en avril, tant de roses,
« C’est pour nous qu’ils font tant de femmes, toujours.

Ô monde, prête Et la mort

« L’avenir est noir, nous ont dit les augures.
« Votre rire est doux ; leur grimoire est peu clair.
« Laissons-les fouiller leurs énigmes obscures.
« Chantez-nous, beaux corps, vos beaux hymnes de chair.

Ô monde, prête Et la mort

« Aux baisers mêlons le sang rouge des treilles
« Et noyons au vin les stupides remords,
« Puis rendons notre âme à deux lèvres vermeilles,
« Si Pluton nous veut dans l’empire des morts. »

Ô monde, prête Et la mort

dans le cirque.

En tes tricliniums parfumés de verveine,
Laisse la volupté, Rome, te mettre en veine,
Les femmes et l’amour illustrer tes festins,
Et sonner les chansons aux doux rhythmes latins.