Page:Variétés Tome I.djvu/164

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de Coulonge, il arriva, par cas fortuit, que ceux du chasteau de la Pierre firent une sortie sur nos gens avec les paysans du dit lieu, qu’il fault qu’ilz confessent qu’ilz furent maniez furieusement ; toutes fois que, si n’eussent tourné le doz, difficilement eussent-ilz peu aller dire des nouvelles de tout ce qui s’est passé en ce lieu aux Genevois. D’abondant on a remarqué que, par la violence des harquebousades tirées de part et d’autre, le feu se mit dans les villages de Coulonge, par permission divine, chose, à la verité, terrible et espouvantable à voir, où il y eut plus de deux centz maisons bruslées ; et tout esprit conduict de pieté n’estimera jamais autrement que ce ne fust une punition envoyée d’en haut pour les pechez enormes de telle raquaille de Genève ; que si l’on vouloit s’amuser à faire une narration de tous les vices auxquelz ilz se veaultrent journellement comme pourceaux, certainement ce ne seroit jamais faict, et enfin on ne trouveroit autre chose, sinon un progrès. Toutefois, on remarque principalement un vice leur estre entre autres fort commun, sçavoir est la paillardise ; et toute leur intention et desseins tendent signamment à pouvoir entretenir leurs appetiz charnelz et desordonnez, et ne me peux persuader qu’il y ait peuple soubs la voulte du ciel encore plus addonné aux incestes que ce peuple de Genève, comme de faict il est appert par leurs loix et coustumes, qui portent que le cousin germain peut avoir affaire à sa cousine germaine, le frère à


de lui opposer le récit de Spon, l’écrivain huguenot. (V. Hist. de Genève, II, 78–79.)