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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/169

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atteints, tout s’était borné à des incommodités domestiques, supportées avec plus ou moins de bonne humeur. Mais en apprenant coup sur coup cette série d’accidents, puis l’arrêt des tramways et celui du Métro, ce fut un émoi général.

Les usagers des différentes lignes de tramways, faute de pouvoir rentrer chez eux après la journée de travail, par leur moyen habituel de transport, se rabattirent sur la station de Métro la plus proche ; mais bien que la cessation officielle du trafic ne pût être ordonnée qu’une heure plus tard, à 18 heures déjà les trains ne circulaient plus que sur des tronçons de lignes. À la gare Saint-Lazare, aux Invalides, au quai d’Orsay, les gens habitant la banlieue se butèrent à une désorganisation complète du service des trains à traction électrique, par suite de courts-circuits, comme sur les tramways. Les derniers moyens de transport : autobus et taxis, furent pris d’assaut, et leur insuffisance obligea nombre de banlieusards à regagner leur gîte par des moyens de fortune.

Et, rentrés chez eux, l’incertitude de se demander si les services seraient rétablis le lendemain.

Ils ne le furent pas ; ils ne pouvaient pas l’être. Toute nouvelle tentative dans ce sens eût provoqué au bout de peu d’heures une nouvelle série d’accidents pires que les premiers. Des expériences furent évidemment faites, au cours de la nuit, et démontrèrent qu’aucun balayage, aucune désinfection ne pouvaient débarrasser