Aller au contenu

Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Présentations en bousculade, noms égrenés par Hénault-Feltrie, Nathan, Géo : Mme Camille Flammarion, Mme Curie, Mlle de Ricourt, M. Lequint, ministre de l’Air, M. Dusautoy, président du Syndicat de la Presse. Les reporters, s’insinuant entre les épaules, ajoutaient au brouhaha et à la confusion. Au loin, contre les barreaux de la clôture, sur la route, la foule se démenait et hurlait : vivats ou huées, impossible de le savoir. On ne commença à se reconnaître qu’une fois rassemblés dans la salle de l’Aéro-club, autour des coupes de champagne.

Toasts officiels : bienvenue sur la terre de France aux vaillants champions de l’astronautique américaine… À tour de rôle, chacun y alla de son petit couplet.

Lendor-J. Cheyne, flegmatique, saluait en automate et vidait sa coupe à chaque fois. Il s’excusa, en un invraisemblable charabia, de ne pas « parler biène le française langage » et passa la parole à M. Oswald Lescure, qui remercia tous et chacun en quelques phrases apprises par cœur. Lui non plus ne parlait pas couramment le français. Puis les conversations particulières, enchevêtrées, s’amorcèrent, au profit des journalistes dont quelques-uns s’étaient faufilés dans la salle.

Aurore avait pris tendrement par le bras son père, qui rayonnait, la couvant du regard. Elle tint à me présenter de nouveau à lui et à Cheyne, faisant de moi presque son sauveur, à l’occasion de l’accident, qu’elle évoqua. Mais je ne connais pas un mot d’anglais (elle