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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/188

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voyant rôder autour d’eux, l’oreille tendue, un reporter qui apparemment comprenait l’anglais, et tous deux se mirent à parler bas. À un moment donné, Cheyne eut un léger haut-le-corps estomaqué, puis après quelques secondes de tension, une réplique de Luce le dérida, et il grimaça un sourire muet, comme s’il avouait à demi une bonne farce énorme.

Aurore, qui laissait son père s’absorber dans un entretien animé avec Nathan, était seule, en sus de moi, assez rapprochée pour entendre. Elle écoutait, les narines frémissantes de dédain.

Un peu plus tard, elle me renseigna : Luce venait de démontrer au Yank qu’elle était aussi « américaine » que lui, en le félicitant ouvertement de son bluff lunaire…

Cependant, un à un les officiels avaient disparu, et les journalistes, à l’exception d’un dernier reporter qui s’acharnait sur moi. Il ne restait plus que Nathan, en grande conversation avec Aurore et son père ; et Cheyne venait d’accepter l’offre formulée par Géo, de les prendre dans sa voiture, lorsqu’un personnage s’avança, dont l’entrée avait passé inaperçue.

— Ah bah ! M. Guyon ! chuchota mon reporter. Et, voyant que cela ne me disait rien, il compléta : Le sous-chef de la Sûreté.

Et il se tut, guettant les paroles du commissaire,