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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/189

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M. Guyon ne cherchait pas le secret ; il n’avait attendu ce moment que pour s’exprimer plus à l’aise. S’adressant à Aurore et aux deux Américains, il déclina ses nom et qualité, puis :

— Ne craignez rien, Mademoiselle, nous savons depuis deux jours qui vous êtes et où vous logez ; je regrette seulement que vous n’ayez pas eu plus de confiance en la courtoisie de nos procédés. Votre passeport, si vous voulez bien me le confier, vous sera rendu légalisé, ce soir même, à votre hôtel.

« Et vous, messieurs, j’ai le regret de vous prévenir que, par ordre du ministère, vous êtes placés sous notre surveillance. Le gouvernement de la République n’entend pas vous faire un crime des calamiteux accidents provoqués par le Lichen, et en fin de compte par l’atterrissage en France de l’appareil construit et lancé par vos soins. Nulle entrave ne sera non plus apportée à vos activités financières, tant qu’elles se renfermeront dans les limites de la légalité. Mais interdiction absolue vous est faite de vous livrer, au Champ-de-Mars ou ailleurs, aux essais astronautiques dont vous avez annoncé l’exhibition prochaine. Pour vous faciliter le respect de cette ordonnance, je vous préviens que la Fusée M. G. 17… c’est-à-dire les colis qui la contiennent, expédiés de Cassis par le docteur Alburtin, ont été saisis en gare de Paris-P. L. M. et placés sous séquestre. Ils seront de nouveau à votre disposition le jour où vous quitterez le