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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/29

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tes, à l’atterrissage de la fusée interplanétaire.

— Voyons, calcula-t-elle en fixant sur moi ses pensifs yeux noirs. La poste est fermée, il est 7 heures 10 ; mais nous trouverons bien quelqu’un pour aller jusqu’à Marseille… Votre ami M. de Ricourt ne vous refuserait pas… Et pour rédiger l’information à la Presse, nous avons M. Blanc, l’instituteur, qui est correspondant régional du Petit Marseillais.

La doctoresse avait un ton si net et décisif, en organisant d’avance sa publicité, que j’en fus presque intimidé. Mais tant pis si je me faisais d’elle une ennemie : la tranquillité d’Aurore avant tout !

— Je regrette, madame ; la principale intéressée, miss Lescure elle-même, nous a priés instamment de la soustraire à toute interview… Mais elle lèvera peut-être la consigne pour demain, ajoutai-je, conciliant… Le docteur va nous le dire.

Je n’eus pas à affronter l’orage que je voyais poindre sur la mine de son interlocutrice : Alburtin entrait dans la salle à manger ; et, au soupir résigné de sa femme, je sus qu’il était réellement le maître du logis et que sa volonté y faisait la loi.

— Et maintenant, à table ! cria-t-il. Delvart, excusez-moi de vous avoir fait attendre, mais j’ai tenu à passer notre miss à la radio… Rien de cassé, pas de déplacements d’organes, pas de fracture ni de lésion visible. C’était bien, comme je le pensais, la fatigue nerveuse qui a causé son second évanouissement. Elle