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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/86

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chapeau. Mes félicitations. Il vous change si extraordinairement…

— Que vous ne me reconnaissiez pas. J’ai donc réussi. Ma toque en paille havane, qui m’engonçait la figure, ressemblait trop au serre-tête que je porte sur mes photos. Tandis qu’avec cette capeline en crin dentelle, à bords évasés, on voit mes cheveux. Je les ai fait bouffer, aussi.

— Vous pouvez être tranquille. Pas un journaliste ne vous identifiera.

— La précaution était d’autant plus utile que les journaux signalent mon départ de Cassis. De là à me chercher dans Paris, il n’y a pas loin.

Et, remarquant mon air étonné :

— Vous n’avez pas lu ? Tenez, voici le Matin… En dernière heure.

L’article s’intitulait :

D’AMÉRIQUE À CASSIS… VIA LA LUNE, — Marseille, 18 octobre. — C’est à Cassis, charmant petit port à 20 kilomètres de Marseille et bien connu des peintres et visiteurs de la Côte-d’Azur, que Miss Aurore Lescure, la première femme astronaute, dont nous relations hier le raid prodigieux, a repris contact avec le globe terrestre, au retour de son expédition sur « la blonde Phébé ». Recueillie sans connaissance sur le territoire de la commune par le médecin radiothérapeute Tancrède Alburtin, qui passait par là en automobile, elle a été transportée à la clinique du docteur. Celui-ci