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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/87

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a jugé de son devoir, vu l’état de la jeune astronaute, de la soustraire à toute interview. Tel est le motif du silence gardé par les dépêches publiées dans nos éditions d’hier sur le point d’atterrissage exact de miss Lescure. On doit supposer que c’est pour la même raison, afin d’aller prendre quelques jours d’un repos trop légitime, qu’elle a quitté ce matin Cassis, pour une retraite ignorée. Mais cette réclusion volontaire sera de courte durée et nous aurons d’ici peu le privilège d’offrir à nos lecteurs le récit détaillé de son aventure, qu’elle est en train de rédiger à notre intention ».

Je repliai la feuille, avec pour tout commentaire un léger haussement d’épaules.

Elle reprit :

— J’ai téléphoné au professeur Nathan. Il était prévenu de notre arrivée par le docteur Alburtin, et il nous recevra tantôt à 2 heures. J’ai apporté la boîte et le flacon.

— Ah !… Au fait, j’ai du nouveau pour lui.

Et je contai l’incident de ma lampe et du cordon souple envahis par les « champignons célestes ».


Le Nord-Sud jusqu’à « Rennes »… la rue de Vaugirard, face aux automnaux jardins du Luxembourg…

Le professeur Albert Nathan nous reçut dans son cabinet de travail sévère, aux murs entièrement tapissés de bouquins. À notre entrée, il s’inclina légèrement sans quitter son fauteuil et nous désigna deux chaises.