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À Pise, notre artiste montra sa supériorité dans l’art des fortifications, sur le comte Francesco Sforza et sur Niccolò, Pisan, qui lui dirent que, si chaque état avait un homme semblable à lui, on n’aurait plus besoin d’armes pour se défendre.

À Florence, Filippo fit le dessin de la maison Barbadori, près de la tour de’ Rossi, dans le bourg de San-Jacopo ; mais il ne fut pas mis à exécution. On lui doit également le dessin de la maison Giuntini, sur la place d’Ognissanti.

Les capitaines guelfes de Florence avaient chargé Francesco della Luna de bâtir un édifice où devait se trouver la salle de leur conseil. Francesco avait à peine élevé les constructions de dix brasses hors de terre, que déjà il était tombé dans les plus lourdes erreurs. On eut recours à Filippo, qui sut ramener ce palais à cette beauté et à cette magnificence que nous admirons aujourd’hui. Mais il eut souvent à lutter contre Francesco della Luna qui avait de nombreux protecteurs.

Du reste, pendant toute sa vie, Filippo fut forcé de combattre, tantôt celui-ci, tantôt celui-là. Il n’y a sorte de tracasseries auxquelles il ne fut en butte. Il rencontra des gens qui allèrent même jusqu’à tenter de se faire honneur de ses propres dessins. Aussi arriva-t-il à cacher soigneusement tous ses projets, et à ne plus se fier à personne.

La salle du palais ne sert plus maintenant aux capitaines guelfes. Par l’ordre du duc Cosme, on y conserve à présent les précieux papiers de l’hôtel-de-ville, qui avaient été fortement endommagés par