Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/743

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ler en étendue ceux du paganisme : voilà ce que l’on trouve dans la plupart des livres qui traitent des monuments consacrés à la divinité par les deux religions. Les descriptions emphatiques des historiens et des voyageurs, et les restaurations menteuses de nos architectes, auxquelles préside exclusivement l’envie de briller, ne contribuent pas médiocrement à accréditer cette erreur. À les en croire, chaque autel autrefois dédié à Vénus, à Hercule, à Mars, à Flore, à Vesta, aux Grâces et aux autres habitants de l’Olympe, était inévitablement accompagné de l’area, énorme terrain où se tenaient les marchands qui vendaient les bœufs, les taureaux, les brebis, les oiseaux et, en un mot, toutes les denrées nécessaires aux sacrifices, aux libations, aux offrandes. Puis, une fontaine destinée à purifier les victimes et les sacrificateurs précédait l’atrium, cour immense entourée de portiques et conduisant au vestibulum, d’où l’on entrait dans la cella, qui renfermait la statue du dieu, les trépieds, les candélabres, etc., et comprenait la basilica, l’aditum, la tribuna, le penetrale et le sacrarium. Le malheur est que, pour contenir ces fantastiques édifications, il faudrait développer au centuple l’enceinte de Rome et d’Athènes. Soixante temples étaient à l’aise sur le Capitole qui serait trop étroit pour la seule basilique de Saint-Pierre. Une multitude de temples entremêlés de colonnes rostrales, de fontaines, de statues équestres, d’arcs de triomphe, n’occupaient que la moitié du Forum. Les uns avaient tout au plus un petit portique sou-