Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/746

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couverture de chaume, les plus riches une voûte peinte ou sculptée à peu de frais.

Quelques personnes peut-être nous accuseront d’ignorance, d’exagération ou de mauvaise foi. N’avez-vous jamais entendu parler, nous diront-elles, ou ne tenez-vous, à dessein, aucun compte des fameux temples de Diane à Ephèse, de Sérapis à Alexandrie, de Jupiter Olympien à Delphes, de la Fortune à Preneste, et de tant d’autres qui avaient plusieurs stades de circuit ? Il faut se garder de confondre ces temples, répondrons-nous, avec leurs accessoires, avec leurs entourages. Les palais, les bibliothèques, les gymnases, les bains, les collèges, les galeries, les terrasses qui les environnaient, formaient autant de parties indépendantes l’une de l’autre et surtout du sanctuaire de la divinité. Leur agrégation constituera, si l’on veut, une ville sacrée, mais non un temple. Ces divers monuments n’appartenaient pas plus au temple, autrement dit à l’habitation du dieu, que la colonnade circulaire du Le Bernini à Saint-Pierre de Rome, que le château de Versailles à sa chapelle, que le palais de l’archevêque de Paris à Notre-Dame, que la bibliothèque Sainte-Geneviève à l’église de la bergère de Nanterre.

Si les païens donnèrent une médiocre étendue à leurs temples, comme les faits l’attestent ; si au contraire les chrétiens exigèrent les plus vastes dimensions pour leurs églises, comme l’on en a mille preuves frappantes sous les yeux, quelles causes déterminantes assignerons-nous à chacun de ces systèmes ? Justifierons-nous le parti pris des païens par