Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/748

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Selon nous, il ne faut point chercher les raisons du système architectural religieux des païens et des chrétiens ailleurs que dans les convenances des deux cultes. Le paganisme n’admettait point la multitude dans ses temples ; le christianisme, au contraire, ouvrait ses églises au peuple tout entier. De ces principes si divers résulte la dissemblance que l’on observe dans les plans, les mesures et les décorations du temple et de l’église.

Les principales cérémonies du polythéisme consistaient en holocaustes sanglants accompagnés de torréfactions et de libations qui avaient lieu, soit sous le vestibule, soit au bas des degrés du temple, et non dans l’intérieur, qui aurait été empesté par l’épaisse fumée des viandes brûlées et par l’odeur nauséabonde du sang, du vin et des lavages. La foule remplissait les portiques, les péristyles d’où elle ne perdait aucun détail de la scène qui se passait à ses pieds. Du reste, ces sacrifices solennels étaient rares, et les dieux auxquels on rendait ces hommages dispendieux étaient peu nombreux. La plupart des divinités païennes, modestement logées dans de petites cellules semblables à celles du Capitole et du Forum, se contentaient d’un couple d’oiseaux, de fruits, de fleurs, de gâteaux et même de fumigations ; et alors elles n’avaient affaire qu’à un citoyen suivi tout au plus de sa femme et de ses enfants.

Le culte du Christ s’appuie sur des données absolument opposées, que le nom d’église, qui signifie assemblée, traduit de la manière la plus exacte. Tous étaient conviés à s’asseoir au banquet. L’hostie chré-