Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/289

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à virer, on la laissa retomber à pic. Dans une gracieuse et poétique fiction, Camoëns affirme que ce sont les Néréides, conduites par Vénus, la protectrice des Portugais, qui arrêtèrent leurs navires sur le point d’entrer dans le port. À ce moment, tous les Maures qui se trouvaient sur les navires portugais les quittèrent à la fois, tandis que les pilotes venus de Mozambique se jetaient à la mer.

Deux Maures, soumis à la question de la goutte d’huile ardente, avouèrent qu’on se proposait de faire prisonniers les Portugais dès qu’ils seraient entrés dans le port. Pendant la nuit, les Maures essayèrent à plusieurs reprises de grimper à bord, et de rompre les câbles pour faire échouer les bâtiments, mais chaque fois ils furent découverts. Une relâche dans ces conditions ne pouvait être bien longue à Mombaz. Elle dura cependant assez pour que tous les scorbutiques recouvrissent la santé.

A huit lieues de terre, la flotte s’empara d’une barque richement chargée d’or, d’argent et d’approvisionnements. Le lendemain, elle arriva à Mélinde, cité riche et florissante, dont les minarets dorés, étincelant sous les rayons du soleil, et les mosquées, d’une blancheur éclatante, se découpaient sur un ciel d’un bleu intense.

La réception, d’abord assez froide, parce qu’on savait à Mélinde la capture de la barque opérée la veille, devint cordiale aussitôt que des explications eurent été échangées. Le fils du roi vint visiter l’amiral avec un