Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

239
KÉRABAN-LE-TÊTU.

— À peine de quoi se mouiller les talons !… ajouta le Hollandais, qui certainement aurait mieux fait de se taire.

— Eh bien, Van Mitten, s’écria Kéraban, retroussez votre pantalon, entrez dans cette rivière, et nous vous suivons !

— Mais… je…

— Allons !… retroussez !… retroussez ! »

Le fidèle Bruno crut devoir intervenir pour tirer son maître de cette mauvaise passe.

« C’est inutile, seigneur Kéraban, dit-il. Nous passerons sans nous mouiller les pieds. Il y a un bac.

— Ah ! il y a un bac ? répondit Kéraban. Il est vraiment heureux qu’on ait songé à installer un bac sur cette rivière… pour remplacer le pont emporté… ce fameux Pont-Euxin !… Pourquoi ne pas avoir dit plus tôt qu’il y avait un bac ? – Et où est-il, ce bac ?

— Le voici, mon oncle, répondit Ahmet, en montrant le bac amarré au quai. Notre voiture est déjà dedans !

— Vraiment ! Notre voiture est déjà… ?

— Oui ! tout attelée !

— Tout attelée ? — Et qui a donné l’ordre ?