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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

ses cérémonies se déroulent au chant de la maîtrise. À l’offrande, on voit Marc conduire Myra jusqu’à la première marche de l’autel et la ramener, après que son aumône est tombée dans l’aumônière du diacre.

La messe terminée, le vieux prêtre s’est retourné vers l’assistance.

« Myra Roderich, êtes-vous là ?… interroge-t-il.

— Je suis là, répond Myra.

Puis, s’adressant à Marc :

— Marc Vidal, consentez-vous à prendre Myra Roderich ici présente pour épouse ?

— Oui, répond mon frère.

— Myra Roderich, consentez-vous à prendre Marc Vidal ici présent pour époux ?

— Oui, répond Myra d’une voix qui est entendue de tous.

— Marc Vidal et Myra Roderich, prononce l’archiprêtre, je vous déclare unis par le sacrement du mariage. »

Après la cérémonie, la foule s’empresse sur la route que doivent suivre les nouveaux époux. On n’entend pas le brouhaha confus de rigueur en de telles circonstances. On se tait, en tendant le cou, dans le fol espoir de voir quelque chose. Nul ne voudrait céder sa place et personne cependant ne désire être au premier rang. Tous sont à la fois poussés par la curiosité et retenus par une peur mystérieuse…

Entre la double haie de cette foule quelque peu craintive, les époux, leurs témoins, leurs amis se rendent à la sacristie. Là, sur les registres de la fabrique, à la signature de Marc Vidal vient se joindre un nom, celui de Myra Roderich, un nom tracé par une main qu’on ne peut voir, par une main qu’on ne verra jamais !